La Corse, île de beauté et de contrastes, où hors saison la mer se pare de moutons blancs et la plage de ruminants.
J’ai la chance et l’honneur de compter parmi mes quelques amis un Corse. Un homme simple et bon qui nous invite quelques fois à partager une charmante bergerie que sa famille possède au sein d’une zone côtière rare parce que protégée.
Nos séjours chez lui se déroulent souvent hors saison, je trouve que l’île est encore plus belle lorsqu’elle n’est pas bondée de touristes et que les habitants ont repris le rythme normal de leur vie insulaire.
L’endroit où nous logeons est un coin de paradis dans ce paradis qu’est la Corse. La bergerie est perdue dans les collines qui bordent la mer au milieu d’un vaste territoire clos dans la région de Sartène. Je crois que c’est parce que la vallée est classée au conservatoire du littoral, même s’il semble que l’endroit serve également de refuge saisonnier pour quelques nantis.
Ce que je sais c’est que nous sommes nous aussi des privilégiés, nous avons la grande chance de pouvoir vivre quelques jours dans une nature belle et sauvegardée, au milieu des Eucalyptus, des pins et des chênes lièges. Et même en fin d’automne ou en plein cœur de l’hiver, le temps reste clément et souvent beau.
Ce que je sais, c’est que le lieu est couvert de pistes qui permettent de se perdre dans le maquis comme d’accéder à une de plus belles plages de la région. Des pistes que nous empruntons mais que parcourent également vaches et sangliers.
C’est ainsi qu’un après midi de novembre 1997, nous nous sommes trouvés cette vache et moi à prendre l’air sur la plage de Rocapina. Sérieuse et contemplative, couchée face à la mer, elle semblait surveiller et attendre quelque chose ou quelqu’un. Son petit probablement, parti faire de la plongée. Car c’est peut-être ainsi, qu’en Corse, on élève le veau sous la mer.