Avant-propos
Ce dernier chapitre du texte « Plaidoyer pour un renouveau démocratique » est destiné à ceux qui voudraient savoir qui je suis, comprendre mes motivations et ce qui m’a amené à écrire ce qui précède.
Pour rappel :
Le premier texte est un constat personnel et rapide de la situation de notre société en ce début 2019 et une introduction aux propositions que je formule : 1/3 – Introduction
Le second est le cœur de mon propos, des propositions pour réformer nos règles de gouvernance et notre modèle démocratique : 2/3 – Propositions
Bonne lecture.
Qui je suis et pourquoi j’en suis venu à rédiger ce texte
Je suis un simple citoyen.
Ah au fait, avant de commencer : ce qui me différencie de vous ne fait pas de moi votre opposant ou votre ennemi ; comme ce qui me rapproche de vous ne veut pas dire que nous serons forcément d’accord.
J’ai été successivement salarié, cadre dirigeant, chef d’entreprise, auto-entrepreneur, re-salarié, actuellement en reconversion.
Je suis situé socialement dans la « classe moyenne », mes revenus sont dans la moyenne nationale, j’ai quasiment toujours payé des impôts et j’en suis heureux.
Je n’ai jamais gagné assez pour être assujetti à l’ISF ni même aux tranches supérieures de l’impôt, ni trop peu pour avoir droit à des aides significatives.
J’ai deux (grands) enfants, je suis grand-père, propriétaire (pas totalement…) et je vis à la campagne.
Politiquement plutôt à gauche, pour peu que cela veuille encore dire quelque chose, je suis « né politiquement » avec les grèves lycéennes de 1979 (qui s’en souvient…) et une historique victoire électorale en 1981…
A 56 ans je n’ai jamais eu de carte de parti politique ou d’un syndicat, aucun mandat. Et, cela va mieux en l’écrivant, je n’en cherche pas.
J’ai été comme beaucoup maintes fois déçu, par des gens que j’ai élu ou que j’ai participé à faire élire. Mais j’ai toujours voté, parce que choisir c’est au moins se donner une chance de ne pas se tromper.
Je suis d’accord pour changer les règles, nous en parlons, en attendant je m’oblige à respecter celles en place.
J’aime débattre et même polémiquer, j’aime bien avoir raison mais je sais reconnaitre mes torts et même m’excuser. Et je préfère généralement chercher ce qui rapproche les gens plutôt que ce qui les divise.
Je ne crois pas être lâche mais je ne me sens pas l’âme d’un héros, je ne suis pas un va-t’en guerre et encore moins un agitateur en recherche de reconnaissance.
Voilà grossièrement qui je suis.
Ce texte, ces réflexions et ces propositions m’ont été « inspiré.e.s », « insufflé.e.s » par les événements récents autour du mouvement historique des Gilets Jaunes.
Je n’étais pas sur les ronds-points. Je n’ai pas enfilé mon gilet jaune.
Au début parce que je ne comprenais où tous ces gens voulaient en venir : « Macron démission !» ne me semblait pas un mot d’ordre « constructif » (et après on fait quoi ?) et l’obligation de poser un gilet jaune sur son tableau de bord pour pouvoir circuler ne me semblait pas non plus une vraie expression politique et démocratique… Mais je n’étais pas opposé, simplement observateur attentif, attentiste et muet.
Puis est venu le temps des manifestations et des débordements. Les gilets jaunes « originels » me semblaient alors dépassés, récupérés et ne montraient aucune cohésion. Entre les citoyens aux revendications pacifiques et légitimes, les aboyeurs masqués spécialistes du « armons-nous et partez » et les casseurs, difficile de s’y retrouver…
J’avais encore moins de raison de me reconnaître dans ce melting-pot politico-mediatico-social.
Ensuite, nos « gouvernants » (ben c’est leur nom) ont fait des annonces et certains contestataires ont levé le camp.
Et si les débordements continuent, les attentes de ceux qui sont restés sur les ronds points sont désormais plus identifiables et compréhensibles.
C’est alors que mon jugement s’est affiné et que j’ai vu ce qu’il fallait voir. La fumée des colères multiples s’est dissipée pour laisser apercevoir le cœur de ce mouvement : des gens de tous horizons dont le véritable mot d’ordre est « écoutez-nous, respectez-nous, redonnez-nous notre dignité ».
Je me trouvais toujours aussi peu « légitime » pour accompagner leur mouvement et « en même temps » (désolé !) plus ouvert à leurs attentes. Et certaines de leurs revendications m’ont ramenées à des réflexions politiques que j’avais mises en sommeil…
Ce mouvement n’est certainement pas la solution à la crise mais, par son existence, par ses excès aussi parfois, il a permis de « reposer le problème » et nous oblige tous à nous y intéresser pour essayer de le résoudre.
Je ne porte toujours pas de gilet jaune mais ils m’ont donné une envie, celle de participer au débat (au sens générique en tout cas).
Je tiens de ce fait à exprimer ma profonde reconnaissance à nombre de ceux qui portent ce gilet, pour ce qu’ils ont fait naitre dans la société et renaitre en moi…
Merci.