Le mois de novembre aura donc vu Roquet la Houppe devenir l’homme le plus puissant de la planète sur un malentendu démocratique.
Car, cela devient rituel dans nos démocraties décadentes, la majorité silencieuse a fait une fois encore le jeu d’une minorité mobilisée.
Je ne vais pas analyser ici pourquoi ou comment nous arrivons à de telles aberrations. De fins politiques et des experts avisés s’en sont déjà chargé ou le feront dans ces prochaines semaines.

Je veux juste rappeler ces quelques chiffres :

  • Elections US : 46% d’abstention, le Clairon-plaqué-or est grand-élu avec 25% des électeurs (un peu moins qu’Hilary d’ailleurs).
  • Régionales 2015 en France : abstention de 50% au 1er tour, le Front prend la tête avec 13% des inscrits. Au second tour, fantastique sursaut, seulement 41% d’abstention (!), les gars de la Marine fêtent leurs succès avec 15% des voix potentielles…
  • Béziers municipales 2015 : le raz de marée du père Ménard… 32 % des inscrits au 2ème tour avec autant d’abstentionnistes
    13, 15, 25, 32 le quarté des minorités. Pour être élu aujourd’hui, la recette est simple : si possible ne pas avoir eu de mandat auparavant, être suffisamment cynique et outrancier pour promettre ce que les plus désespérés veulent entendre et, surtout, dénoncer le système qui les fera élire pour motiver les abstentionnistes… à rester chez eux.

Donc ne dites plus « Les américains ont élu Trump » ou « Le FN est le premier parti de France » ou encore « Les biterrois ont plébiscité Ménard » car pour chacune de ces élections, la victoire s’est bâtie sur l’abandon, la démission d’une majorité d’électeurs.

Certains diront que ne pas voter est leur droit, qu’aucun des candidats ne mérite leur voix, que l’abstention est une opinion… Ok mais à ce rythme, dans ces circonstances, l’histoire finira par les considérer comme les complices silencieux des populistes et des extrémistes si d’aventure ils accédaient au pouvoir.
La démocratie c’est effectivement avoir le choix, c’est aussi et surtout prendre ses responsabilités pour garantir à notre génération, et bien au-delà à nos enfants et descendants, de continuer à vivre en paix dans un monde certes imparfait mais certainement plus libre que si nous le laissons entre les mains d’une minorité communautariste et haineuse.

Vous qui votez, faites passer ce message, dites à chaque électeur indécis, négligeant ou même abstentionniste par conviction qu’il doit voter contre quelque chose s’il ne veut pas voter pour quelqu’un.
Et s’ils sont résolus à laisser faire, de grâce qu’ils assument et aillent dans ce cas voter blanc. Ainsi, si la haine, la peur et le repli viennent demain à prendre le pouvoir ici, nous saurons que c’est avec la bénédiction de cette frange fantôme de l’opinion.
Nous saurons que nous sommes devenus une minorité et que les temps obscurs sont définitivement arrivés.

Ce que je ne peux croire.

Alors votons, par adhésion, par rejet, pour éviter le pire ou dans l’espoir d’un avenir meilleur. Mais votons, et faisons voter.